Le développement, depuis les années 90 en France, des conseils de quartiers, réunions de concertation ou autres assemblées consultatives, témoigne de la volonté des décideurs et des acteurs de la ville d’impliquer la population dans les projets urbains. Plus récemment, la mise en place des conseils citoyens dans l’ensemble des quartiers prioritaires de la Politique de la ville acte d’une réalité affichée de participation des habitant-e-s à l’expertise et à la gestion de leurs espaces de vie. Les expériences de participation sont de plus en plus nombreuses et diversifiées, portées dans des contextes sociaux très variables et soutenues par des élu-e-s de gauche comme de droite. Pour autant, un discours récurrent se fait entendre sur les difficultés à définir ou mettre en oeuvre une participation citoyenne effective et des inégalités persistent dans les lieux de la démocratie locale.
Le programme de recherche ECLIPS, financé par la Région Centre Val-de- Loire, a pour objectif l’analyse de ces difficultés. Pour réintroduire les citoyen-ne- s dans la production des savoirs et penser des modes alternatifs de production de la ville et de l’habitat, ECLIPS entend croiser les regards et faire dialoguer les expertises en favorisant les échanges entre chercheur-e-s, élu-e-s, professionnel-le-s de la ville, militant-e-s et habitant-e-s. Des expériences rapportées ou observées, il ressort à la fois un grand enthousiasme et une certaine désillusion sur l’efficacité sociale de la participation. Le présent colloque propose un point sur cette réalité paradoxale dont le programme ECLIPS a montré qu’elle avait des causes institutionnelles, politiques et sociales.